Veillée du 14 mai

Vous avez manqué la dernière veillée ? Voici des pistes de lectures à lire au soleil (enfin on l’espère).

La trilogie de l’Empire, de  Raymond E. Feist et Janny Wurts. Souvenez-vous, nous en avions déjà parlé ici.

Dans un tout autre registre : Pike de Benjamin Whitmer.
Pike par WhitmerBienvenue aux Etats-Unis dans ses plus bas étages, parmi les laissés pour compte : Douglas Pike est un ancien escroc, plus ou moins rangé, qui vivote en travaillant sur des chantiers par-ci par-là. Pas franchement recommandable en somme. C’est tout de même à lui qu’une prostituée va amener une gamine de douze ou treize ans : la petite-fille de Pike, née d’une fille qu’il n’a plus revue depuis des années et qui vient de mourir d’une overdose dans des circonstances tout-à-fait sordides. Pour finir de planter le décor, un flic tout ce qu’il y a de plus pourri et dangereusement dérangé qui rôde, ainsi que d’autres personnages souvent aussi limites : c’est du polar, sans pitié, saignant, dont la violence transpire jusque dans le vocabulaire employé.

L’autre moitié du Soleil, de Chimamanga Ngozie Adichie .
Ce roman paru en 2008 se situe encore une fois au Nigéria, durant les années 60 et jusqu’à la guerre fratricide du Biafra. De la même manière qu’Americanah, plusieurs histoires se croisent dans ce roman, dont les personnages montrent les multiples facettes de la population : celle des campagnes, qui a volontiers recours à la magie; celle des universitaires, qui bouillonnent, débattent, remettent en cause les politiques post-colonialistes; celle d’une famille, de soeurs jumelles qui ont suivi deux chemins qui les séparent, du boy illettré venu du village, de son maître, chantre de l’éducation; celle enfin des Igbos, Haoussas, Yoroubas, de ces ethnies qui furent rassemblées par la création du Nigéria. Et de la folie qui conduisit à la guerre du Biafra, de l’aveuglement de cette population qui fut réduite à la famine. Un grand roman !

Deux secondes de trop, de Rachel Joyce
Pour le coup, le roman lui-même est de trop : il n’a pas convaincu les veilleuses qui l’ont lu.

Le marchand de sable, de Lars Kepler : un polar qui nous amène efficacement à la résolution qu’on ne voit pas venir, très bon (malgré un tueur en série propre. Adepte du sanglants, vous serez un peu déçus).

Silhouette par MourlevatSilhouette, de Jean-Claude Mourlevat : ces 10 nouvelles « fortes et cruelles » sont très convaincantes !

La série BD des Elfes (voir articles précédents) fait quant à elle toujours débat au sein des veilleurs(ses) puisque Laurence a trouvé le 12ème volume très bien, alors que Charlène en a apprécié le graphisme mais beaucoup moins le scénario qui fait très « Seigneur des Moineaux ». (sic). Il faut signaler tout de même que la série compte de multiples scénaristes et dessinateurs, ce qui peut expliquer qu’on préfère certains volumes aux autres ?

Mémé dans les orties par ValognesAprès les Elfes vengeurs et autres nains déterminés, passons à un papi spécialement ronchon et fâcheux et même un sale type (n’ ayons pas peur des mots) dans Mémé dans les orties de Aurélie Valogne. Ou comment un solitaire bourru doit composer avec une mamie nouvelle arrivée dans son immeuble qui ne s’en laisse pas compter, pas plus que la fillette d’à côté : un livre facile à lire, frais et agréable.

Julia Kerninon et son roman Buvard, présenté lors de la précédente veillée, ont plus et ont donné envie de découvrir ses autres écrits.

Les fauves, Ingrid Desjours : les fauves, ce sont les personnages. Il ne s’agit pas d efaire dans la dentelle, ils sont assez sauvages jusqu’à la fin, « pas américaine ».

Geluck enfonce le clou par GeluckGeluck enfonce le clou : Vous connaissez certainement le personnage du Chat de Philippe Geluck  : dans cet ouvrage, l’auteur le délaisse un temps et comme le titre l’indique, il se lâche !

Bérézina, de Sylvain Tesson : ou la campagne de Russie vue de nos jours en partant sur les traces de la Grande Armée : intéressant en livre audio, mais il n’est pas sûr qu’on y accroche aussi bien à l’écrit. (D’où une discussion qui s’ensuit à propos de l’intérêt des textes lus, et de l’importance énorme des narrateurs -cf au-revoir là-haut lu par l’auteur, par exemple).

Au rayon relecture des classiques, notre spécialiste nous conseille, cette fois-ci :
Mort à crédit, de Louis-Ferdinand Céline. Il s’agit de son deuxième roman, en grande partie autobiographique, sur une jeunesse chaotique et violente dans les années 1900. Le texte est rythmé, saccadé, bourré de ponctuation, reprenant le langage oral pour le transposer à l’écrit : Daniel est assez partant pour le qualifier de chef-d’oeuvre.

Mauvais genre par CruchaudetMauvais genre, de Chloé Cruchaudet cette BD courronnée par plusieurs prix replace elle-aussi son lecteur au moment de la grande Guerre. On y suit Louise et Paul, on les voit tomber amoureux puis se marier, avant que l’homme ne soit envoyé à l’armée… Maisc’en est trop pour lui, le voilà déserteur et obligé de se cacher. Pour éviter la folie liée à l’enfermement, il tente un jour de se déguiser pour sortir habillé en femme. Or il prend goût au travestissement…

Les compagnons du Crépuscule, de Bourgeon : après le classique du roman, voici une série BD entrée elle aussi dans les classiques du genre. Dans un univers médiéval, une sorte de Guerre de 100 ans, un chevalier, un valet pleutre et lâche et une jeune fille au fort tempérament poursuivent une quête.

Entre Ciel et Terre par StefanssonDe la grande littérature pour continuer : Entre ciel et terre, de Jon Kalman Stefansson : c’est exigeant, linéaire, avec très peu de dialogue mais une immense description de la Nature (avec un grand N), forte, puissante par opposition à l’éphémère durée de l’humanité. Voici la présentation de l’éditeur :

« Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon.
Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires. »

Parfois, à cause des mots, on meurt de froid. Comme Bardur, pêcheur à la morue islandais, il y a un siècle. Trop occupé à retenir des vers du Paradis perdu de Milton, il oublie sa vareuse en partant en mer. De retour sur la terre ferme, son meilleur ami entame un périlleux voyage pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, le livre funeste. Pour savoir aussi s’il veut continuer à vivre. Entre ciel et terre, d’une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation…

Diotime et les lions, de Henri Bauchau : le court récit d’une grande figure féminine, un ouvrage qui rappelle Kessel.

Les oubliés du dimanche par PerrinLes oubliés du dimanche de Valérie Perrin : une jeune femme travaille en maison de retraite. Elle recueille les confidences d’Hélène, unes des résidentes, alors qu’elle-même vit dans le secret de ce qui est arrivé à ses parents. En parallèle, un corbeau sévit : en téléphonant aux familles pour leur faire croire au décès d’un des pensionnaires, il veut faire justices à ceux qu’il appelle « les oubliés du dimanche » !

 

Last but not leat : Voulez-vous partager ma maison ? de Janine Boissard

Ou quand Janine s’inspire de « jeune fille recherche appartement » : on est presque dans le polar, là ! Une femme récemment veuve doit trouver des colocataires pour pouvoir conserver sa maison. 3 candidats sont retenus, dont une jeune qui devient de plus en plus intrusive, pour fini tout-à-fait inquiétante ! heureusement, l’amour est quand même là.

 

Prochaine et dernière veillée avant les vacances :
mardi 28 mai. Rendez-vous à 20h
à la médiathèque de Longchaumois !

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