Veillée lecture du 13 janvier 2015

Bonne année ! Recevez tous nos vœux pour une belle année 2015, riche en découvertes et coups de cœur littéraires, entre autres !

Par la même occasion bienvenue à une nouvelle veilleuse morberande : comme elle, n’hésitez pas à nous rejoindre.

Nous avons débuté avec deux livres à éviter en cas de cafard mais néanmoins très intenses :

Les saisons de la nuit, de Colum Mc Cann : Un roman très fort qui raconte la déchéance d’un homme, réduit à vivre sous les ponts de la ville de New York. Très bien écrit, il a été lu et apprécié par plusieurs veilleuses.Veillée lecture du 13 janvier 2015

Un autre titre percutant, publié dans la collection Doado chez le Rouergue, à destination comme le nom

l’indique des ados mais pas seulement : Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier.

Un texte court et puissant Veillée lecture du 13 janvier 2015qui suit un moment de la vie de Damien, dit Dam, adolescent solitaire, mal dans sa peau et complètement indécis à propos de tout, y compris de lui-même. Sa famille elle-même ne le comprend ni ne le soutient, et il est régulièrement la cible des groupes de jeunes, jusqu’au jour où Samy, membre du groupe des gothiques, lui sauve la mise : il va dès lors découvrir la possibilité de l’amitié, la douceur et la tendresse qui lui manquent… Et d’autres sentiments, plus inavoués, dans une montée en puissance jusqu’à un final percutant, qui ouvre la voie à plusieurs interprétations… Adoré !

Passons à une franche rigolade : Steph a lu Wilt, Tome 1 : Comment se sortir d’une poupée gonflable et de beaucoup Veillée lecture du 13 janvier 2015d’autres ennuis encore, de Tom Sharpe : Du délire total ! On a du mal à s’y mettre et pourtant ça vaut le coup ! C’est en sortant son chien que Wilt réfléchit à la méthode la plus efficace pour se débarrasser de sa femme, devenue bien trop encombrante à son goût. Wilt est à la croisée des chemins : professeur de culture générale dans un lycée technique pour étudiants demeurés, sa carrière est au point mort. Marié depuis bien trop longtemps à une femme frustrée et complexée, Wilt est en quête d’absolu. Il rêve de gloire, une gloire que le monde lui refuse depuis trop longtemps, et de crime, un crime dont il est sûr qu’il ferait craquer les derniers verrous qui ligotent son existence. Bref, Wilt est en crise, la crise de la quarantaine, identitaire et profonde mais incapable de prendre une décision radicale. La rencontre de sa femme avec une (fausse) riche voisine, adepte des jeux du sexe et des mauvais coups, va plonger la famille Wilt dans une centrifugeuse d’événements des plus inattendus… Tom Sharpe est sans aucun doute l’un des écrivains anglais les plus drôles de sa génération. Et Wilt l’idéale créature de son imaginaire littéraire. Cette critique de la déraison pure, drôle à souhait, n’en est pas moins une hilarante mais brillante mise en cause de notre société de consommation et des valeurs de la bourgeoisie.

Rayon policier, maintenant : Nymphéas noirs, de Michel Bussi.
A Giverny, Jérôme Morval, chirurgien ophtalmologiste, a été retrouvé assassiné près de la rivière de l’Epte. Pour Laurent Salignac, fraîchement débarqué de l’école de police de Toulouse, le suspect est tout désigné : il s’agit de Jacques Dupain, mari de la belle institutrice, Stéphanie. La narratrice, une vieille femme qui sait et voit tout, connaît la vérité et se confie par petites touches.
(Mention spéciale aux hordes de touristes déversés par les cars, et qui se ruent sur le jardin !)
C’est en fait son premier roman, qui a été publié après le gros succès rencontré par « un avion sans elles ».

Kaleb, de Mira Eljundir : Roman fantastique, dans lequel un ado se découvre un don d’empathie, qui risque de le mettre en danger. Né de mère islandaise, morte en couches, son don aurait à voir avec un certain volcan islandais, justement : d’où le pseudonyme de l’auteur, qui est en réalité Ingrid Desjours, auteure française de polars.

Lus aussi : Whiteout (« il vaut mieux commencer par celui où elle a tous ses doigts », bien aimé,) et le petit livre oublié sur un banc, gentillet.

Avec Bénédicte, retour sur l’ange anatomique, de notre auteure invitée des Petites Fugues 2014, Ingris Thobois : pas mal, sur la difficulté d’aimer, d’autant plus dans un passage difficile, justement.

Et puis Le soleil, son métier, c’est de tourner, beaucoup aimé : un texte plein d’humour et de sagesse, un hommage posthume de la narratrice à son père. Elle le décrit progressivement, ainsi que sa relation avec lui, leur problème de communication…

Nous ne présenterons plus Yeruldelgger, son ambiance dépaysante, ce personnage qui adore son pays et nous le fait bien ressentir.

Au rayon BD, outre la série des Elfes (dont on attend la suite) La Guerre des Lulus tome 1 et 2 de Régis Hautière :Veillée lecture du 13 janvier 2015

Août 1914. L’offensive de l’armée allemande au nord-est de la France jette des milliers de villageois sur les routes. Dans le désordre ambiant, quatre enfants, Lucien, Lucas, Luigi et Ludwig, sont oubliés lors de l’évacuation de leur orphelinat. Bientôt, ils se retrouvent isolés derrière la ligne de front. Livrés à eux-mêmes en territoire ennemi, ils s’organisent pour survivre.

La Douce, de François Schuiten : Léon Van Bel, cinquantenaire, est machiniste-mécanicien. Proche de la Veillée lecture du 13 janvier 2015retraite, il refuse d’abandonner son métier et la machine qui l’incarne, la 12.004, locomotive à vapeur de plus de vingt mètres de long, qu’il surnomme la Douce. Néanmoins il est sans illusions, car il sait que les trains à vapeur sont appelés à disparaître au profit du téléphérique.

L’anneau de Moebius, de Franck Thilliez : écouté en texte lu et adoré ! Plein de rebondissement (je cite un extrait de la conversation qui a suivi : « … On lui a coupé la langue et le bout des doigts, les filles vous allez adorer »)

Fabienne nous propose une Petite bible… à l’usage des grands voyageurs, de Lonely planet, histoire de voyager en pensée, de picorer des éléments sur tel ou tel pays…

Sinon, le Prix Nobel ayant été décerné à Patrick Modiano, elle a tenté la lecture de Dans le café de la jeunesse perdue, mais n’a pas accroché du tout et n’a pas été la seule, peut-être vaudrait-il mieux tester ses œuvres de jeunesse, justement ? (un reproche qui lui a souvent été fait étant de se répéter…)

Nous ne reviendrons pas sur le Mystère Sherlock, déjà évoqué maintes fois, mais sur Constellation, d’Adrien Bosc : Veillée lecture du 13 janvier 2015Constellation est le nom de l’avion qui s’est crashé sur une île des Açores, avec à son bord, entre autres, Marcel Cerdan. Pourquoi, quels sont les enchaînements de faits qui les ont conduits à s’écraser ? Un roman dont les passages techniques gâchent un peu la lecture en interrompant le déroulement de l’histoire.

Complètement cramé, de Gilles Legardinier :

Un ancien cadre se fait embaucher en tant que majordome. Bourré de bons sentiments, mais plein d’humour donc se lit bien, très positif.Veillée lecture du 13 janvier 2015

Sonia a, elle aussi, lu et aimé la BD autobiographique Couleur de peau : miel, et a beaucoup aimé également La séparation, de Colombe Schneck : une quête des origines d’une branche de la famille, disparue en Lituanie pendant la guerre.

Valérie a découvert Sanditon, un roman inachevé de Jane Austen, et repris par Juliette Shapiro : s’il n’y a pas la qualité de Jane Austen, on retrouve la même ambiance.Veillée lecture du 13 janvier 2015
En ce début du XIXe siècle où la bonne société anglaise découvre les bienfaits des bains de mer, les Parker se sont mis en tête de faire, de la paisible bourgade de Sanditon, une station balnéaire à la mode.
Invitée dans leur magnifique villa, la jeune Charlotte Heywood va découvrir un monde où, en dépit des apparences « très comme il faut », se déchaînent les intrigues et les passions. Autour de la tyrannique lady Denham et de sa modeste pupille Clara gravitent les demoiselles Beaufort, le ténébreux Henry Brudenall et quelques autres jeunes gens parmi lesquels se détache l’étincelant Sidney Parker, peut-être le véritable meneur de jeu d’une folle ronde des sentiments. Observatrice avisée, Charlotte saura-t-elle demeurer spectatrice ? Le coeur ne va-t-il pas bouleverser les plans de la raison ?

Half Bad : Comme Kaleb dont on a parlé plus haut, voici encore un roman publié dans la catégorie « young adults », de ces ados de 20 ans qui ne se résignent pas encore à découvrir la littérature « adultes ». Ce sont des textes assez percutants, qui décoiffent !

Dans l’Angleterre d’aujourd’hui, deux clans de sorciers vivent en secret au côté des humains : les adeptes de la magie blanche et les sorciers noirs. Mais la naissance de Nathan vient bousculer l’équilibre des forces car il est à la fois un sorcier blanc et un sorcier noir. Son père est un des plus puissants et cruels sorciers du monde. Sa mère, adepte de la magie blanche, est morte. A 16 ans, Nathan va recevoir ses pouvoirs comme tous les sorciers. Mais il n’est pas comme tous les sorciers… Son clan va décider de l’enfermer : Nathan est piégé dans une cage, battu et menotté. Les frontières entre le bien et le mal n’ont jamais été aussi floues et menacées.

Veillée lecture du 13 janvier 2015

Cécile a lu et aimé (et n’est pas la seule) Debout-Payé, de Gauz : Veillée lecture du 13 janvier 2015« Ceux qui ont déjà une expérience du métier savent ce qui les attend les prochains jours : rester debout toute la journée dans un magasin, répéter cet ennuyeux exploit de l’ennui, tous les jours, jusqu’à être payé à la fin du mois. Debout-Payé. »

On suit Ossiri, jeune homme débarqué de son Afrique natale, dans le parcours qui l’a amené à être un vigile. Les pages, ponctués d’aphorismes, de ces petites pensées inspirées par les longues heures de surveillances, retracent aussi la vie des étudiants ou pseudo étudiants, qui s’entassent par exemple, à la MECI : la maison des étudiants de Côte-d’ivoire à Paris. Entre un recueil d’aphorismes, un roman, une étude sociologique : une chose est sûre, on ne voit plus les vigiles du même œil.

Philippine a été déçue par Beauvoir In love, d’Irène Frain, Veillée lecture du 13 janvier 2015qui retrace la passion amoureuse du Castor avec un américain, sa découverte d’un autre monde, des banlieues de Chicago. Elle attendait de découvrir quelqu’un d’entier, de libre, de passionné en un mot, mais qui ne l’était pas tant que ça, et d’un couple qui a tout de même finit par s’entre-déchirer.

Pour terminer notre tour de table, Laurence notre nouvelle recrue nous a parlé des Âges sombres, de Karen Maitland : des femmes qui établissent des « béguinages », sortes de communautés exclusivement féminines et qui réussissent à vivre de manière autonome et presque mieux que les habitants des communautés aux alentours, suscitant envies et haines, le tout sur fond de superstitions médiévales. De la même auteure que la Compagnie des menteurs.

Voilà, prochaine veillée le 17 février à la médiathèque de Longchaumois : pour les moréziennes, nous pouvons covoiturer !

P.S. n’oubliez pas d’aller faire un tour sur Babelio !